Depuis la rentrée de septembre, nous
travaillons quatre jours et demi par semaine, seul un mercredi sur trois est
libéré.
Nous avons mis en place une organisation
pédagogique et temporelle différente, qui est le fruit d’une réflexion suscitée
au départ par la réforme gouvernementale, puis par le souci d’offrir à nos
élèves les meilleures conditions d’apprentissage dans un cadre rendu possible
par la loi.
Cette espace de travail a nécessité de
nombreux aménagements tant de la part des enseignants, que de la part des
familles. Après presqu’une année de fonctionnement, nous avons souhaité faire
le point, auprès des différentes personnes concernées, afin de savoir quelles
suites nous allons donner à notre projet.
I.
Exploitation
des questionnaires
a.
Le questionnaire des enfants
Le questionnaire des enfants portait sur la
nouvelle organisation afin de savoir si d’une part ils perçoivent
l’organisation actuelle comme différente, et s’ils ont l’impression qu’elle les
aide plus que ne le faisait l’ancienne d’autre part.
Apprendre différemment leur plaît beaucoup,
particulièrement les ateliers, le travail en équipe et le fait de changer
d’environnement pour apprendre. Travailler avec une autre maîtresse leur plaît
plutôt. En revanche, si les plus petits aiment travailler avec des enfants plus
grands, l’inverse n’est pas vrai car les enfants ont l’impression de perdre du
temps.
Dans l’ensemble, les enfants qui ont
explicité leurs réponses ont perçu un intérêt dans ces temps
« différents » car ils leur permettent d’acquérir des techniques
variées pour accomplir une même tâche, de revoir des notions plus anciennes et
de bénéficier d’une aide adulte supplémentaire et différente. Mais ils ont du
mal à évaluer si cette organisation les a réellement aidés à progresser.
A la question que voudriez-vous changer,
les réponses vont de la suppression du mercredi matin à rien du tout en passant
par moins de devoirs et des récréations plus longues. D’une manière générale,
les enfants ont l’impression de faire ce dont ils ont envie en dehors de
l’école mais c’est sans doute dû à l’organisation parentale et à la répartition
des activités le soir au lieu du mercredi, en partie du moins. Il est à noter que cette répartition ne sera pas modifiée
même si notre école revient à 4 jours.
b.
Le questionnaire des parents
110 familles ont de 1 à 3 enfants inscrits
à l’école Notre Dame. 48 familles ont fait la démarche de répondre au
questionnaire qui leur était soumis. La moitié de ces familles se sont
déclarées trop peu informées des changements pédagogiques mis en place, et
souhaitent l’être davantage.
Une grande majorité des familles ont
constaté que leur(s) enfant(s) a (ont) plaisir à apprendre et à venir à l’école.
Mais les progrès constatés ne sont pas forcément attribués à la nouvelle
organisation, qui n’occasionne pas non plus une baisse du stress lié à l’école
ni un sentiment d’accompagnement perceptibles (ou perçus).
Les enfants leur apparaissent en revanche
plus fatigués que l’an dernier, et certains parents s’appuient sur une
comparaison entre les semaines à 4 jours et celles à 4,5 jours pour asseoir
leur perception. Le samedi travaillé n’est pas une option envisagée pour la
grande majorité des familles. Par ailleurs, la diminution des devoirs à la
maison était un effet attendu du changement d’organisation, et là aussi le
changement n’est pas avéré ou perçu.
Le cas échéant, les parents souhaiteraient
revenir à une semaine de 4 jours travaillés à presque 69% des réponses :
ils n’ont aujourd’hui peu ou pas de difficultés pour faire garder leurs enfants
les mercredis non travaillés, et le mercredi pouvant même être l’occasion d’un
moment privilégié avec leur(s) enfant(s).
c.
Les constatations des maîtresses
L’organisation sur 4,5 jours a permis un
vécu du temps de classe différent.
Le stress lié à l’accomplissement du
programme est allégé, et le retour sur certaines notions non intégrées rendu
possible et plus facile.
L’organisation en ateliers permet une
approche plus ludique pour réviser ou approfondir les apprentissages. Tous les
enfants bénéficient d’un aménagement qui leur permet de se dépasser : les
plus faibles ne sont pas stigmatisés par un soutien parfois décourageant mais
peuvent progresser avec une aide appropriée (ateliers interclasses), et les
plus vifs sont mis en situation de réflexion sur des problématiques complexes.
Un retour à l’organisation sur 4 jours priverait les enfants de cette
opportunité.
L’organisation même de la journée a été
repensée, avec des temps de pause qui allègent la fatigue mentale des enfants.
L’ambiance en classe est différente, en particulier le mercredi matin où les
enfants sont motivés par une journée atypique.
Les enfants ne semblent pas plus fatigués
ou moins attentifs en classe, et le retour au travail du jeudi matin est plus
facile lorsque le mercredi a été travaillé.
Par ailleurs, le travail du mercredi a
permis des interactions avec la vie de la commune (visites du marché, chant à
la maison de retraite…)
II.
Perspectives …
Suite aux réponses aux questionnaires, nous
avons défini quelques axes de travail dans l’optique où les horaires actuels
seraient reconduits :
.
prévoir des temps de travail commun pour préparer plus d’ateliers de
différenciation, et en imaginer de nouveaux susceptibles de développer de
nouvelles capacités chez nos élèves
.
prévoir un temps d’étude dirigée quotidien systématique dès le CE1 pour que les
devoirs à la maison ne comprennent plus qu’un temps de lecture orale et la
révision des leçons
.
travailler à une communication plus claire et plus régulière sur le
contenu et la forme des ateliers
Les difficultés envisagées sont de
plusieurs ordres :
.
nous ne sommes plus astreints à passer aux 4,5 jours d’ici à la rentrée 2016,
et sommes donc seulement 2 écoles concernées (St Maximin)
.
les résultats du questionnaire des parents penchent pour un retour aux 4 jours
mais une minorité de parents ont répondu, quid de la volonté des
abstentionnistes qu’il nous reste à interpréter
.
revenir à 4 jours nous oblige à repenser notre organisation quotidienne et
annuelle, en intégrant certes au mieux les progrès induits par les résultats de
cette année mais avec un temps restreint qui peut rendre cette démarche
extrêmement difficile
.
revenir à 4 jours implique un retour du soutien : quand ? sous quelle
forme ?
.
notre équipe va être modifiée en profondeur, dans quelle mesure les nouveaux
(nouvelles) arrivant(e)s peuvent-ils investir et s’investir dans notre
projet ?
.
dans quelle mesure le fait de rester à 4,5 jours peut-il nous
« coûter » en termes de départs et de refus d’inscription ? ou
au contraire nous amener de nouveaux inscrits séduits par l’implication de
l’équipe et la philosophie du projet ?
.
l’impact sur le quotidien et la capacité de résistance de la direction, en
prise directe avec les mécontents (qui trouveront autre chose ceci dit si nous
revenons à 4 jours)
.
cette année, les absences du mercredi ont pu poser problème pour l’apprentissage
des nouvelles notions ; si nous maintenions le mercredi, quelle attitude
adopter vis-à-vis de cet absentéisme s’il a lieu ?
Pour mémoire, lorsque nous avons proposé notre projet l'an dernier, nous visions ces objectifs. Ils ne sont pas atteints, mais nous étions en bonne voie. Et nous avions à l'esprit des améliorations pour que les enfants bénéficient de meilleures conditions encore. Depuis ce soir, vous savez que ces objectifs, nous n'aurons désormais que 4 jours pour les atteindre. C'est une décision prise avec regret, pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, mais aussi par manque de communication.
Alors, n'hésitez pas à vous manifester auprès de nous et de l'APEL pour nous faire part , même tardivement, de votre ressenti. Une confiance mutuelle est essentielle, pour le plus grand bien de nos enfants !